ŒUVRES ACTUELLES

Des œuvres à voir les yeux ouverts ou à voir les yeux fermés.

Je propose d’aborder une œuvre, non pas comme un objet à regarder, mais comme une dynamique, un processus à vivre.

Ces dispositifs plongent le spectateur au sein d’expériences immersives multimédia à travers une approche spécialisée des sens visuels et auditifs. J’explore des principes hypnotiques auxquels j‘associe des stimulations magnétiques, lumineuses et sonores, inspirées des neurosciences.

Une œuvre peut-elle induire de véritables états de conscience modifiée et générer des perceptions singulières?

Ma démarche artistique consiste à élargir le champ de perception de l’homme, vis à vis de lui-même et de son environnement.

Le dispositif propose à tous de vivre une expérience artistique sensorielle en un premier temps et en un deuxième temps une expérience plus subtile, hypnotique et magnétique. Cette dimension est plus accessible aux personnes très sensibles, capables d’une profonde détente mentale, émotionnelle ou ayant des prédispositions neuropsychiques. Mon projet redéfinit la place du spectateur en « récepteur » car les œuvres sont « émettrices » d’un ensemble de fréquences ayant la propriété de stimuler le subconscient. Le sujet, tout en restant conscient, a la possibilité de vivre une expérience, en dehors de ses repères habituels, de temps et d’espace notamment.

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Mon intérêt pour les environnements perceptuels de James Turrel m’a conduit à réinventer mon rapport à la lumière. Je produis moi-même des mises en scène qui invitent à plonger dans de véritables sculptures de lumière vivante.

Mon inspiration est nourrie d’œuvres d’artistes contemporains : Olafur Eliasson pour ses installations et ses expériences sensorielles poétiques, Ryoji Ikeda pour l’aspect technologique de ses compositions sonores et visuelles inspirées des images de data, Jesus-Raphael Soto pour ses pénétrables offrant une expérience à la fois sobre, élégante et efficace. Mon travail est alimenté de ces références et s’en distingue sur la forme et le fond.

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Mon projet est nourri de mes propres expériences. Celles-ci m’ont permis de vivre différents niveaux de conscience, à travers une pratique de la méditation et des arts énergétiques internes depuis 25 ans. Aussi je m’intéresse aux phénomènes repérables et reproductibles dans le but de construire ce projet avec l’expertise de spécialistes en hypnose et neurosciences.

OEUVRES ANCIENNES

Je m’intéresse à la dimension expérimentale de l’œuvre à travers des installations qui interrogent le regard en relation avec la conscience.

Le « Kaléidoscope du ciel » forme un grand œil composé de miroirs qui disséminent les reflets du spectateur dans l’immensité du ciel. Le regard parcellisé induit une conscience élargie du soi. Dans les photographies « Dianatura », le diaphragme de l’appareil photographique est une métaphore de l’iris qui prend la couleur de ce qui est observé. L’iris représente la conscience transformée par son environnement. La concentration du regard implique une conscience focalisée : observer au point de devenir la chose observée. Le regard est un « capteur ».

Certaines installations reposent sur la transformation du sens visuel en son. Dans la « Symphonie des métaux » les ondes sonores de cinq tambours sont orchestrées par le regard. Dans l’installation « De l’un à l’autre » cette flûte visuelle permet d’entendre le son du regard varier en fonction des rayons du soleil. A travers ces recherches, le regard est étudié en tant qu’« émetteur potentiel » d’une onde immatérielle et audible. Cette conception intuitive repose aujourd’hui sur des analyses neuroscientifiques liées à la découverte de la plasticité neuronale : « (…) les zones corticales spécialisées dans telle ou telle fonction sensorielle (toucher, vision, audition…) peuvent se remplacer les unes les autres ». Cf. Patrice Van Eersel, « Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner », 2012.

Ces œuvres antérieures étaient en partie activées par des procédés électroniques avec détecteur de présence et source sonore invisible. La dimension expérientielle était donc gérée par le truchement d’un fonctionnement interne. Ces œuvres montrent les prémisses d’une recherche sur la possibilité de stimuler un sens par un autre.