Art Vidéo : Une œuvre immersive à stimulation perceptive
« Prismes » exploite des dispositifs sensoriels immersifs pour modifier et enrichir la perception de l’espace, du temps et de la conscience. Cette œuvre immersive d’art vidéo invite le spectateur à une imprégnation totale, où chaque détail visuel et sonore devient un vecteur d’exploration intérieure. L’objectif est de transformer l’expérience sensorielle en un voyage perceptif profond et actif, en jouant sur des principes de perception sensorielle complexes pour offrir une expérience intense et introspective.
Protocole de l’expérience
Pour garantir une expérience optimale, il est conseillé de concentrer son attention sur le centre de la vidéo, tout en restant attentif à ses sensations physiques et émotionnelles tout au long de l’expérience.
Une œuvre immersive, vecteur d’une nouvelle perception du réel
Les stimulations lumineuses utilisées dans « Prismes » visent à provoquer une exploration de l’esprit, en jouant sur les variations de couleur, de rythme et d’intensité visuelle pour stimuler la réflexion sur la façon dont nous percevons émotionnellement et cognitivement notre environnement. Cette approche s’inspire des recherches neuroscientifiques sur la plasticité neuronale et la perception sensorielle, notamment celles de David Eagleman.
Un process dynamique
Les changements rapides et dynamiques dans les couleurs et les images d’art vidéo visent à activer différentes zones du cerveau, en jouant avec les mécanismes d’attention et de perception. Cette expérience met en évidence la flexibilité du système nerveux et ses réponses aux variations de stimuli sensoriels.
Quand l’émission stimulante transforme le spectateur en récepteur sensoriel
Cet art vidéo immersif met également en lumière l’importance de l’interaction entre le spectateur et l’environnement artistique. En stimulant le système sensoriel de manière aussi intense et variée, « Prismes » provoque une transformation de la perception du spectateur, qui devient acteur de son expérience.
L’art vidéo, dans cette dimension, ne se contente pas de représenter le monde ; il le redéfinit activement, engageant le spectateur dans une exploration continue de ce qui se trouve au-delà de la simple observation. Ce processus rappelle les travaux d’Antonio Damasio, qui a étudié la relation complexe entre les émotions et la conscience, en particulier comment nos réponses émotionnelles influencent la manière dont nous prenons conscience de nos perceptions sensorielles. L’œuvre questionne ainsi cette relation en temps réel, offrant une expérience sensorielle qui peut, à son tour, influencer l’état émotionnel et cognitif du spectateur.
« Prismes » ne se contente pas de créer une œuvre immersive à la fois visuelle et sonore ; elle pousse également à réfléchir sur les mécanismes mêmes de la perception, tout en s’inspirant des avancées neuroscientifiques qui démontrent la manière dont notre cerveau répond aux stimuli sensoriels. Cette œuvre devient ainsi un outil de réflexion, une expérience sensorielle qui invite le spectateur à reconsidérer sa relation à la réalité, et à la manière dont il l’interprète à travers ses sens.
L’art vidéo dans la lignée de l’art perceptuel
Si l’œuvre de James Turrell invite à une contemplation silencieuse de la lumière, créant des espaces où le spectateur peut se laisser perdre dans une perception quasi immobile de la réalité, « Prismes » se distingue par son approche plus dynamique. En effet, le but n’est pas d’offrir un espace figé dans le temps, mais bien de stimuler l’attention du spectateur par une variété de changements rapides et fluides. Ce contraste entre Turrell et « Prismes » souligne la volonté de l’art vidéo immersif de provoquer une transformation perceptuelle active, bien loin de la contemplation passive recherchée par l’artiste.
Bridget Riley, quant à elle, travaille avec des illusions d’optique pour perturber la perception visuelle de manière plus statique et géométrique. Dans ses œuvres, l’illusion du mouvement et des déformations visuelles intervient par la manipulation minutieuse des formes et des couleurs. « Prismes » s’inspire de cette idée d’illusion perceptive, mais va encore plus loin en jouant sur la fluidité et la rapidité des transitions, ce qui induit une expérience plus dynamique et immersive. Alors que Riley manipule l’œil pour créer des effets visuels qui perturbent la perception statique de l’espace, « Prismes » stimule la perception de manière continue et active, en invitant le spectateur à suivre un flux sensoriel en constante évolution.
En résumé, « Prismes » ne cherche pas à offrir une expérience immersive passive ou contemplative, mais bien à interroger et explorer activement les potentialités du cerveau face à une stimulation sensorielle intense et dynamique. Contrairement aux œuvres de Turrell, qui incitent à une contemplation tranquille de la lumière, ou à Riley, qui exploite les illusions optiques pour désorienter visuellement, « Prismes » propose une expérience sensorielle qui sollicite, dynamise et transforme en temps réel la perception du spectateur.
Cette œuvre ne se contente pas d’explorer les limites de la perception visuelle ; elle invite le spectateur à une véritable immersion sensorielle où le temps et l’espace semblent s’effacer, ne laissant place qu’à l’expérience immédiate et transformatrice de l’instant.